21h30 mardi soir 29 novembre 2016.
Il fait deux degrés au thermomètre sous le porche de l’église de Locmaria, à
Quimper. Deux hommes et une femme s’apprêtent à y passer la nuit. Ils sont
rejoints par un routard à vélo. Très discrètement des particuliers viennent
juste de leur apporter des vêtements, une bouillote d’eau chaude, quand arrive
à son tour un fourgon de la Croix Rouge Française. C’est l’équipe du Samu
Social.
Ils sont six, quatre femmes et deux hommes, -dont Hervé, chef d’équipe-,
qui se déploient immédiatement pour saluer, réconforter, puis installer une
table pliante où sont disposés les ingrédients d’une collation. Une soupe chaude offerte par le
CCAS de Quimper, des viennoiseries, des sandwiches invendus remis par une
boulangerie du Chapeau Rouge, des produits de la Banque Alimentaire du
Finistère. Avant Locmaria, la maraude avait commencé place St Corentin, où
l’attendait 33 personnes. Elle s’achèvera à la gare routière auprès de 10
autres habitués de la tournée, qui aura apporté « un peu de soulagement à
47 personnes au total, écrasées par la misère ». Outre les aliments,
l’équipe a distribué ce soir 3 sacs de couchage, 5 couvertures, 2 couettes, des
gants, des bonnets, des écharpes.
Le chef d’équipe fait également
le point sur les possibilités d’hébergement. « En appelant le 115,
constate-t-il, il n’y avait pas de place disponible ce mardi soir à l’Hôtel
Social qui comporte 20 lits. Nous sommes en alerte de niveau 1. L’obligation
d’hébergement prend vigueur seulement en alerte de niveau 2 décidée par le
préfet au vu de plusieurs critères, dont les conditions météorologiques. »
La maraude remballe. Les feux du
fourgon disparaissent à l’angle de la rue. Le calme revient sur la place. Reste
la lumière blafarde de l’éclairage public. La nuit s’installe. Elle sera
longue…