samedi 27 février 2016

Thierry Pardo. Les conditions de l'apprentissage


Thierry Pardo, titulaire d’un doctorat en éducation, éduque ses deux enfants en dehors de l’école. Spécialiste des alternatives éducatives, il parcourt le monde en famille pour présenter les apports d’une posture libertaire. Auteur et conférencier, il est également chercheur indépendant associé à l’Université du Québec à Montréal. 
 




 


En marge de sa conférence organisée, vendredi 27 février, à la maison des associations à Quimper par l'association Les Semeurs d'Ecole , l'auteur de « Une éducation sans école », précise sa vision de la notion d'apprentissage.


Quelle répartition des rôles faites-vous entre éducation et enseignement ?

L'école a tendance à penser que les apprentissages dépendent de l'enseignement. Pas mal de gens qui se sont penchés sur la question ont constaté que non seulement l'enseignement ne produit pas d'apprentissage, mais la plupart du temps il l'empêche. Je pourrai citer Confucius qui disait que plus le maître enseigne moins l'élève apprend.

Et le rôle des parents ?

Le rôle des parents, c'est de fournir l'environnement dans lequel les apprentissages sont possibles, dans une logique « Je donne les conditions, je fournis le terrain pour que la graine éclose et fleurisse ». Je suis professeur d'aïkido, discipline extrêmement complexe. Je ne peux pas vous la télécharger. Je peux juste vous fournir l'environnement qui va vous permettre de l'apprendre. Je ne peux pas vous enseigner la complexité. Les apprentissages sont de la responsabilité de l'apprenant.

Le rôle des parents est aussi de poser des limites, non ?

Prenez un enfant turbulent, pas concentré. Si vous lui donnez à tenir la bride d'un cheval, la limite il va la trouver immédiatement. Mon fils de 9 ans n'est pas un enfant obéissant. Mais quand il pratique le karting, il ne fait pas n'importe quoi. Les limites lui sont données par l'environnement.

Vous savez faire. Mais tout le monde n'est pas docteur en éducation..

Il n'y a pas de diplôme de parent. J'ai théorisé ces choses-là, mais un tas de gens fonctionnent très bien sans les avoir théorisées. La vérité est dans la diversité. On a un problème de diversité dans l'aventure scolaire, parce que l'aventure éducative est diverse. Or on ne met pas en question les quatre murs, l'assignation à une chaise, le programme, le calendrier, les jeux de pouvoir...
Un enfant de 8/10 ans, la dernière chose qu'il veut faire, c'est aller s'asseoir 8h par jour sur une chaise. Je ne comprends pas que ce qu'on a trouvé de mieux pour élever nos enfants, c'est cet enfermement-là !

Existe-t-il des alternatives ?

Oui, il y a des écoles alternatives, démocratiques. On va pousser les murs. Cela correspond à des choix de vie. Et parents et enfants s'y retrouvent.

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